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l'actu de la semaine

Alimentation et énergie : L'avenir est dans nos champs !

9 Février 2013 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #L'actu de la semaine

Depuis 3 ou 4 ans, notre territoire du Nord-Est mayennais a vu naitre  un groupe d'agriculteurs qui compte maintenant plus de 120 membres, et qui développe collectivement un projet de méthanisation à partir des effluents d'élevage, et de déchets organiques, le tout, appuyé sur une entreprise laitière bien connue.

Cette structure, à la fois société et association, tenait jeudi son assemblée générale. A cette occasion, elle a fait intervenir l'un de ses conseillers en énergie, le directeur de Solagro, Christian Couturier.

J'ai bu du petit lait...

D'abord je veux tirer mon chapeau aux responsables de l'association d'agriculteurs, Laurent Taupin et Patrick Foret. Ils étaient conscients que le discours tenu par le conférencier aurait quelque chose de dérangeant pour tout agriculteur engagé dans un processus de production intensive. Or ils savaient bien aussi que le public (plus de 120 personnes) serait composé en grande partie de ce type d'agriculteurs. Faire venir un "chercheur militant" de la cause des alternatives agricoles et énergétiques et membre du réseau "Négawatt" était donc une gageure, et quasiment une provocation. Ils l'ont fait, et avec un esprit très respectueux et constructif.

Mais je peux aussi saluer l'attitude de la salle, composée d'agriculteurs de toutes générations,  qui, alors que l'on leur expliquait que leurs systèmes de production devraient sans doute évoluer radicalement pour s'adapter, n'ont pas manifesté de mécontentement. C'est le signe d'une maturité plus grande, en particulier dans les jeunes générations d'agriculteurs, souvent très formés et visiblement capables de remises en cause fondamentales.

Impossible ici en quelques lignes, de résumé les propos de Christian Couturier. Je relève seulement quelques phrases qui m'ont marqué un peu plus. Il a dit d'abord que "les facteurs physiques (écologiques) s'imposent aux facteurs humains (économiques)". Je crois que cette analyse est déterminante pour envisager ce qui nous attend. Chaque jour, nous réaffirmons les uns et les autres que notre société ne peut continuer d'avancer en creusant le trou de la dette, et en "puisant" dans les réserves budgétaires de nos enfants. Ceci reste vrai, et nous devons en tirer toutes les conséquences dans nos manières de gérer les affaires publiques. Mais je n'ai pas de doute sur notre capacité à régler ce problème, pourvu que nous le décidions, bien sûr.

Par contre, il est un trou que nous continuons de creuser, c'est celui de nos ressources naturelles, quelles soient, alimentaires, de matières premières, ou quelles soient énergétiques.

Que nous le voulions ou non, les facteurs limitants, seront donc bien physiques, avant d'être humains et économiques, parce que la terre n'a pas les capacités à reconstituer ces réserves, à la vitesse où nous les consommons.

Pire, ils auront même des répercussions très importantes sur la vie économique et en particulier sur les populations les plus en difficulté.

Changer les pratiques agricoles.

Alors, vous me direz : Que viennent faire ces remarques dans un exposé sur l'utilisation des terres agricoles ?

Et bien nous sommes au coeur du sujet, et Christian Couturier, l'a démontré avec brio.

Son analyse sur les pratiques agricoles actuelles est sans équivoque.

Loin de résoudre le problème de l'alimentation de l'humanité, l'agriculture intensive creuse encore plus le déficit entre la production et la consommation de matières premières.

Ses courbes sont claires. L'efficacité et les rendements de l'agriculture conventionnelle ont cessé de progresser. Elles ont même tendance à diminuer légèrement du fait de la réduction des surfaces agricoles, à cause de l'urbanisation.

Mais il avance un autre élément, qui fait mal à tous les éleveurs intensifs. La production de viande pour l'alimentation humaine est une catastrophe pour l'équilibre de l'humanité. Il rappelle que nous avons besoin de 2 à 10 kg de céréales pour produire un seul kg de viande. Sa formule est d'ailleurs assez forte, il indique que : "La production animale intensive est une méthode extensive de production agricole". Voilà de quoi bouleverser quelques certitudes chez ceux qui raillent facilement les producteurs extensifs, bio ou pas.

Ceux qui contribueront à l'équilibre de l'alimentation humaine quand la terre comptera 9 milliards d'habitants, ne sont donc pas ceux qui pratiqueront l'agriculture intensive, mais les autres. Ah ! Il était bon que cela soit dit.

Mais alors, quid de nos élevages mayennais, de l'industrie agro alimentaire qui va avec, et de notre bocage ?

Christian Couturier a une partie de la réponse à cette question.

La solution passe sans doute par une "régionalisation" des productions, en fonction des équipements industriels, mais elle passe aussi par une non spécialisation des systèmes de production agricoles, avec d'un côté des productions végétales qui allient  à la fois, les céréales et les légumineuses, avec des espaces réservés à l'agroforesterie, tout cela sans les intrants devenus habituels dans l'agriculture conventionnelle, et dont on connait le coût financier et écologique.

Il rappelle à ce sujet que la production d'une culture nécessite, soit des intrants, (engrais et pesticides), soit de la bio diversité. (nota : Voir la bio diversité placée à ce niveau d'intérêt,  n'est pas pour me déplaire. L'exemple des abeilles est flagrant, mais il y a énormément d'autres petites bestioles très efficaces).

Pour l'élevage, c'est aussi dans l'extensification qu'il voit la solution. Fini les races spécialisées, place aux races mixtes. La vache (le bovin) consomme de la cellulose que nous ne savons pas digérer. Elle peut valoriser les prairies naturelles, le mouton aussi d'ailleurs sur des terrains moins productifs (et j'y ajoute la chèvre, vous ne serez pas surpris...). Le modèle ressemble donc à une vache produisant 5000 litres de lait par an, sans aucun apport de concentré, bien entendu. Mais la démonstration n'est pas finie. Il y a 50 ans, les vaches et les boeufs, constituaient une source d'énergie non négligeable sur les exploitations. Cette énergie était bien produite sur les parcelles de l'exploitant. Pas de panique, il ne nous propose pas de revenir à la traction animale (encore que, et c'est moi qui parle, cette solution est loin d'être idiote dans certaines situations spécifiques... je ferme la parenthèse).

Non, sa proposition nous ramène au projet de méthanisation porté par les 120 agriculteurs du secteur qui ont bien compris la place que pouvait occuper leur secteur dans la production énergétique.

Il propose donc, de valoriser les effluents de ces animaux pour produire de l'énergie localement, tout en y adjoignant des apports végétaux venant soit des cultures, soit de la forêt, soit des prairies, tout cela pour contribuer à l'équilibre entre nos besoins énergétiques et notre production locale et renouvelable.

Voilà un paysage "révolutionnaire" qui se dresse devant nous. Bien sûr, il s'agit de prospective, bien sûr cela rencontrera des obstacles, des réticences, des difficultés, mais ce qui est sûr, c'est que les pratiques agricoles, consommatrices d'énergie alimentaire et d'énergie tout court ne ressembleront  pas non plus à un long fleuve tranquille.

Sa conclusion, en tout cas, était chargée d'espoir, parce qu'il pense que l'agriculture deviendra plus encore qu'elle ne l'est actuellement, le coeur de toutes les préoccupations de la société, pour son alimentation et pour son énergie. Quelle responsabilité !

 

 

 

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Deuxième journée de session budgétaire au Conseil général de la Mayenne

29 Janvier 2013 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #L'actu de la semaine

Les débats ont été nombreux, sur la question agricole, sur l'industrie, l'environnement, le tourisme, bref, des sujets qui bien que n'étant pas des compétences premières d'un Conseil général, mobilisent toujours beaucoup l'assemblée.

Mais la journée a commencé par un domaine qui m'est cher : C'est le transport.

Les deux programmes qui concernent le transport scolaire et le transport des voyageurs, n'ont fait l'objet d'aucune critique, ni dans les rangs de la majorité, ni dans ceux de l'opposition. Une nouvelle fois, les propositions que nous faisions ont été adoptées à l'unanimité. Il faut dire que les services apportés aux élèves mayennais n'ont rien à envier à ceux des départements voisins. Que ce soit pour la qualité, la proximité, ou le coût appliqué aux familles qui utilisent le transport scolaire pour leurs enfants. Concernant le transport des voyageurs, là aussi, la démarche est appréciée. En ouvrant une ligne de "navettes" avec 8 allers retours entre Mayenne et Laval, il y a deux ans, nous initions une pratique peu commune dans les départements ruraux. Le succès a été au rendez-vous dès la première année, et c'est donc tout logiquement que nous avons créé la ligne Château-Gontier, sous la même forme de navettes, avec 6 allers retours. Là encore, cette offre rencontre un vrai succès.

Il faut dire que les tarifs sont très attractifs, et que la fréquence des passages sécurise les utilisateurs. Les nouvelles dispositions mises en place pour le stationnement payant à Laval, risquent de renforcer un peu plus l'attractivité de notre système de transport. Il nous restera par contre à obtenir de la ville de Laval, et dans une moindre mesure, des villes de Mayenne et de Château-Gontier, de faire des aménagements permettant aux transports en commun de pénétrer plus facilement dans la ville, et particulièrement à la gare de Laval.

Agriculture, environnement, des postures dont nous pourrions nous passer !

Les paysans mayennais n'ont pas à se plaindre du traitement qui leur est réservé par le Conseil général. Qu'il s'agisse des aides au fonctionnement des divers organismes agricoles (pas un secteur d'activité ne reçoit tant), ou qu'il s'agisse des aides directes et indirectes aux agriculteurs eux-mêmes. Pour rappel, je vous indique que la Chambre d'agriculture perçoit la somme de 380 000 € dans une action qui s'intitule "aide au développement de l'emploi agricole et agroalimentaire en milieu rural". Certaines actions conduites par la chambre d'agriculture vont en effet dans ce sens, mais je ne suis pas certain que d'autres démarches de concentration des exploitations agricoles n'oeuvrent pas à l'inverse. En tout cas, je me suis permis de rappeler que l'agriculture mayennaise est diverse, tant dans ses pratiques que dans ses idées, et qu'au moment où les agriculteurs votent pour désigner leurs représentants à la chambre d'agriculture, nous devons être vigilants et donner la  place qui leur revient, à chaque tendance, et que nous ne devons pas céder aux pressions du syndicat majoritaire qui n'admet aucun courant minoritaire à ses côtés.

Le vote pour ces aides a été unanime. Par contre, la commission développement économique, présidée par Norbert BOUVET, a donné un très mauvais signal à cette ouverture que nous sommes nombreux à réclamer. Pour des broutilles, elle a proposé de réduire l'aide accordée depuis des années à la manifestation "planète en fête" organisée par le CIVAM-Bio, la faisant passer de 5000 € à 3600 €, pour soi-disant, l'aligner sur la manifestation des moissbatts des JA. Comme si les jeunes de la FDSEA n'étaient pas déjà aidés par le Conseil général par l'entremise de la chambre d'agriculture. Je n'ai pas voté cette disposition.

Concernant l'environnement aussi, nous assistons à des postures qui semblent être des marottes. Le programme "milieux et paysages" est très souvent raillé, ou vécu comme un hochet que l'on agite pour montrer les soi-disant excès des protecteurs de la nature. Je ne m'habitue pas à cela, et j'ai essayé de la dire sur un ton bon enfant, mais avec conviction, en offrant des petits pots de miel produits sur la Corniche de Pail, propriété du département. J'en ai offert un aux services environnement du Conseil général pour les remercier de leur action très équilibrée, et aussi parce que je trouve souvent injuste la manière dont ils sont traités. J'en ai offert aussi un au président de la commission et un autre au Président du Conseil général, en rappelant le rôle essentiel des abeilles dans la bio diversité, et en indiquant les bienfaits "apaisants" du miel. Si la nature n'a pas besoin de nous, nous avons besoin d'elle, alors protégeons-là !

Ma journée était chargée, parce qu'en dehors des interventions que je souhaitais faire sur les sujets que je viens de citer, je devais aussi rapporter sur le financement du SDIS (service départemental d'incendie et de secours).

Vous savez que ce service m'est très cher. Je rappelle aussi la place qu'occupent les pompiers dans notre sécurité. Ils sont nos "protecteurs", et pour cela nous devons leur donner les meilleurs moyens. Je crois que c'est ce que nous faisons. Pour l'année à venir, deux nouveautés s'annoncent. La première concerne la concrétisation du rapprochement entre le 15 et le 18, les deux centraux qui reçoivent les appels de secours. C'est un enjeu de taille, pour améliorer la réponse auprès des victimes, mais c'est aussi une garantie de pérenniser la présence du 15 dans notre département. Le risque n'est pas négligeable en effet, de voir un regroupement des 15 (SAMU, SMUR) au niveau régional, si nous ne faisons rien. Par ailleurs, les pompiers vont se voir équipés de nouveaux moyens de communication numérique dans les véhicules avec le système Antarès.

Rien que ces deux actions supplémentaires représentent 1 million d'euros investis par le département. Il vient s'ajouter aux 8 millions versés pour le fonctionnement du SDIS, et aux 2 millions pour l'acquisition de matériels et équipements.

La sécurité de nos concitoyens n'a pas de prix, mais elle a un coût que nous assumons.

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Session budgétaire : Le budget 2013 examiné à la loupe...

26 Janvier 2013 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #L'actu de la semaine

C'est peut-être un rituel, mais c'est surtout une mission, et une responsabilité importante parce qu'il en va d'une année de travail pour les 1400 collaborateurs du Conseil général, mais aussi une année de services auprès de la population mayennaise.

La session a débuté vendredi à Laval, pour une durée de 3 jours.

Au programme : Le vote du budget du Conseil général pour 2013.

Mais qui dit session publique dit débat politique. Alors le millésime 2013 n'aura pas échappé à cette règle un peu convenue. Nous avons donc assisté à quelques joutes oratoires entre le Président Jean Arthuis et le représentant de la "gauche unie". Le ton était un peu différent de ce que nous avions l'habitude d'entendre. Nous devons avoir changé d'époque...  Et ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre. Il faut dire que Jean Arthuis a fait dans son discours liminaire, un brillant plaidoyer en faveur de la semaine de 9 demi-journées à l'école. Par les temps qui courent, c'est sans doute bon à prendre, et nos collègues de l'opposition ont su l'apprécier. Et puis,  chacun mesure l'enjeu des choix que nous avons les uns et autres à opérer, pour redresser notre pays. Ceci invite à la retenue.

Puis l'examen proprement dit des rapports a pu commencer.

Comme de coutume, nous avons consacré la première journée à l'examen des actions du domaine social ( personnes âgées, handicapés, enfance, et insertion). Puis nous avons abordé la question de l'aménagement des territoires, avec les travaux routiers, et les aménagements numériques. En une seule journée, près des 2/3 du budget sont déjà "consommés"...

Personne ne doute du rôle de garant des solidarités sociales et territoriales du Conseil général. Il a été réaffirmé à plusieurs reprises, et nos décisions attestent de cet engagement. 

Des inquiétudes malgré tout.

La responsabilité est fondamentale, mais la charge est lourde. Il ne suffit donc pas de déclarer de bonnes intentions en faveur des personnes âgées, ou des personnes souffrant d'handicap, ou encore en faveur des personnes sans emploi, et des enfants en difficulté pour que les problèmes soient résolus.

 Pour que la solidarité puisse s'exercer correctement, il nous faut des moyens. Et ces moyens, nous  ne les inventons pas. Nous les prenons chez les mayennais que vous êtes. Voilà la difficulté de l'exercice. Voilà aussi pourquoi nous devons vous rendre des comptes.

Savez-vous que le seul impôt sur lequel nous pouvons véritablement agir maintenant, depuis la réforme de la taxe professionnelle, c'est la taxe foncière bâtie. Son produit est important, certes, avec 47 millions d'euros attendus en 2013, mais il ne représente que moins de 1/6 du total du budget qui avoisine les 315 millions d'euros. Et donc, si nous devions augmenter notre budget, pour conduire des actions complémentaires à celles qui sont prévues, nous n'aurions que deux solutions : La première consisterait à emprunter plus que nous le faisons (18 millions de prévus au budget). La deuxième nous amènerait à augmenter le seul impôt dont nous disposons : la taxe foncière bâtie. Or, le calcul est simple. 1% de plus sur une recette de 47 millions, produirait 470 000 €. Pas de quoi raser gratis...

Tout le monde est conscient de cela au Conseil général. 

Nous allons donc poursuivre nos travaux le lundi 28 janvier et le vendredi 1er février.

Les sujets que nous avons à traiter sont importants aussi. Il va s'agir entre autre des transports. Là encore la solidarité territoriale est évidente. Le service que nous apportons, en particulier pour le transport scolaire, va au plus près des usagers. Il concerne 13500 élèves. Le coût aussi n'est pas banal. Au total, transport scolaire et transport des voyageurs, représentent de l'ordre de 18 millions d'euros. La somme est restée stable depuis 2 ou 3 ans, alors que les charges, dont le carburant n'ont cessé d'augmenter. Nous avons réussi malgré tout à maintenir un très haut niveau de service, voire même à en améliorer la performance et l'ampleur, dans ce budget contraint. Preuve qu'il est possible de faire évoluer les choses, sans dépenser plus.

Je reviendrai sur ce sujet prochainement, avec en plus, des informations sur notre approche de la semaine de 5 jours pour les élèves de primaires, puisque le décret d'application de cette mesure vient tout juste d'être publié vendredi dernier.

 

 

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Le Maire de Villaines a changé de tête...

23 Janvier 2013 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #L'actu de la semaine

Les lecteurs de Ouest France du 22 janvier ont du s'amuser à la lecture de l'article consacré aux voeux de la commune et de la communauté de communes de Villaines-la-Juhel. Une coquille comme il y en a quelquefois, s'est glissée sous ma photo. Il y était écrit : "Le Maire, Alain Schmitt". ça ne s'invente pas ! Difficile de faire mieux !

Depuis j'ai revu celui qui m'a pris la tête (pardon, c'est au sens propre, et non au sens figuré), à moins que ce moi qui ai pris son nom. Bref, je ne sais pas qui doit être le plus triste ou le plus gai dans cette affaire, en tout cas, nous avons beau nous chamaillé de temps en temps, nous en avons bien ri tous les deux.

Ni putsch, ni usurpation d'identité...

Que chacun se rassure, le maire de Villaines est bien toujours le même... Et cela je peux vous l'affirmer, il ne change pas !

Si nous avions été l'un ou l'autre, les auteurs de cette méprise, nous aurions pu invoquer le psychanalyste Jacques LACAN qui l'aurait considérée comme un "acte manqué", l'oeuvre de l'inconscient, mais il n'en est rien. Amusons-nous donc simplement de cette erreur, elle fera causer, c'est bien normal.

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Photovoltaïque : des bonnes nouvelles annoncées en Mayenne

7 Janvier 2013 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #L'actu de la semaine

Une fois n'est pas coutume, vous le savez, j'ai fait le choix depuis l'ouverture de mon blog de ne pas jouer le rôle des journalistes, et donc de ne pas relater avant eux les événements que je peux vivre, quand ils sont publics.

Mais là, l'événement est majeur, et je veux le faire savoir.

La venue de la Ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, dans l'entreprise MPO à Villaines-la-Juhel marquera ce début d'année.

D'abord pour nous ici à Villaines-la-Juhel, dans ce canton Mayennais qui a vu naître et se développer cette entreprise, dont l'activité principale a longtemps été la production de supports musicaux (disques, CD, DVD, Blu-ray). Avec ses deux dirigeants, les frères Loïc et Serge de Poix, cette entreprise a fait le pari de la production de cellules photovoltaïques depuis 2 à 3 ans, avec tous les risques que cela comporte.

Pour qui connaît un peu la filière, il n'est pas difficile de comprendre combien ce choix pourtant indispensable, autant du point de vue industriel que du point de environnemental, est chargé d'incertitudes à cause des nombreuses tergiversations des gouvernements depuis le moratoire décidé en 2010.

A ce titre, la seule venue de Delphine BATHO, qui était accompagnée de son collègue le Ministre Guillaume GAROT, local de l'étape, est vécue comme une caution et un soutien à cette filière,  à cette entreprise, et à ses dirigeants.

Elle vient aussi redonner en ce début d'année, du baume au coeur à tous les salariés de MPO,  qui appréhendent chaque jour un peu plus l'effritement du marché du disque.

Mais, du coeur de cette campagne Mayennaise, est parti aussi aujourd'hui un autre message, plus global celui-là, c'est celui d'un soutien,  à cette énergie renouvelable qui devra compter dans le mix énergétique que chacun appelle de ses voeux.

De ce point de vue, le discours était clair. La filière photovoltaïque française et européenne doit trouver toute sa place dans la production énergétique du futur. Dire cela à Villaines-la-Juhel, en Mayenne, ne manque pas de piments. C'est sur les terres de ce département, qu'en 2000, une mobilisation gigantesque avait lieu, contre l'enfouissement des déchets radio-actifs en couche profonde. C'est ici aussi, que ne voulant pas simplement contester, de nombreux élus et de nombreuses associations ont transformé leur opposition en force de proposition alternative dans le domaine de l'énergie.

Loïc de Poix disait ce matin, dans son discours d'accueil, que l'énergie renouvelable était devenue sa passion. J'en suis convaincu. Il rejoint en cela le sentiment de bon nombre de Français bien sûr, mais sans doute encore plus de bon nombre de Mayennais.

Notre département s'est transformé en 10 ans. Il n'est peut-être pas le seul, et c'est tant mieux, mais je crois pouvoir dire qu'il y a ici un "laboratoire" du renouvelable.

Le consensus est quasi parfait sur le sujet. Les collectivités, des plus grandes aux plus petites sont mobilisées. Dois-je rappelle l'implication du Conseil général sur les ZDE du territoire aux côtés des communautés de communes ? Dois-je évoquer le plan climat départemental ? Et de nombreuses actions sur l'énergie. Les associations et donc les citoyens sont eux aussi totalement investis dans cette démarche.

Et voilà que l'industrie s'en mêle, trouvant là, matière à développement économique.

La boucle semble être bouclée. Reste alors à poursuivre ces efforts jusqu'à ce que l'énergie ne soit plus une dépense pour notre département, mais au contraire, une ressource créatrice d'emplois.

Le rêve est encore loin, mais il prend forme !

 

 

 

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Evolution démographique sur le canton de Villaines-la-Juhel : Tendance confirmée !

2 Janvier 2013 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #L'actu de la semaine

Chaque année maintenant, au lendemain du nouvel an, l'INSEE nous indique la situation démographique de chaque commune de notre territoire.

Le 03 janvier dernier (2012), je faisais un article, à l'occasion des voeux, dans lequel je commentais l'évolution observée depuis 1999.

Même constat : Même commentaire !

La tendance que nous notions, était une légère baisse du nombre  d'habitants sur le canton de Villaines-la-Juhel. Elle est confirmée par les chiffres qui nous arrivent aujourd'hui.

En un an, le canton a encore perdu 47 habitants, et ce sont toujours les plus grosses communes, Courcité et Villaines-la-Juhel où la diminution est la plus sensible.

Le choix d'aller habiter dans les plus petites communes périphériques se confirme également, mais il ne suffit pas à compenser les pertes des autres communes.

Les seules qui progressent sont celles qui n'ont pas d'école sur leur territoire. Les autres sont en recul.

Allez y comprendre quelque chose !

Une seule exception à cela, c'est Gesvres qui gagne 3 habitants, mais la situation géographique de la commune est assez différente des autres. Elle est clairement dans la zone d'attractivité d'Alençon, même si les distances (20km) commencent à freiner certains couples à la recherche d'un lieu de résidence hors la ville.

Et nos voisins ?

Justement, ce constat lié à la proximité d'Alençon se retrouve dans plusieurs communes du canton de Pré en Pail. La plus grosse progression concerne encore Saint Pierre des Nids, situé à moins de15 km de la zone commerciale  des "portes de Bretagne", qui va bientôt  compter plus de 2000 habitants.

Seule particularité de ce canton, le chef-lieu, Pré en Pail, pourtant bien placé lui aussi sur la RN 12 et relativement proche d'Alençon, ne profite pas de cet attrait, au contraire, puisqu'il continue de perdre de la population, s'approchant lui aussi de la barre des 2000 habitants, mais dans l'autre sens.

Je ne reviens pas sur l'analyse que je faisais il y a un an. Elle est la même maintenant.

La situation nous montre que l'attractivité d'une ville située à proximité de notre territoire ne suffit pas à maintenir la même  population. Je ne suis pas convaincu d'ailleurs, qu'il faille inciter de jeunes couples à s'éloigner trop de la ville dans laquelle ils travaillent.

Je crains qu'à chaque augmentation du prix du carburant, ils regrettent leur choix.

Non, ce qu'il faut, c'est créer de l'activité ici, sur notre territoire. Cela a été possible pendant plusieurs décennies. Nous avons été un des bassins d'emplois les plus dynamiques de la Mayenne depuis les années 70. Il faut recommencer à travailler cette question, et les collectivités locales ne peuvent pas s'exonérer de cette tâche.

Le combat est plus difficile, j'en conviens, mais il en est d'autant plus important !

Les chiffres transmis par l'INSEE :

 

CANTON PAR COMMUNES

2008

2009

2010

EVOLUTION

1999/2010

AVERTON

626

615

615

+2,32

COURCITE

964

936

909

- 8,36

CRENNES SUR FRAUBEE

199

206

208

+16,8

GESVRES

527

531

534

- 1,65

LOUPFOUGERES

447

430

412

+ 11,95

SAINT AUBIN DU DESERT

273

287

291

+23,3

ST GERMAIN DE COULAMER

402

403

401

+2,03

ST MARS DU DESERT

198

200

201

+18,93

VILLAINES-LA-JUHEL

3084

3084

3072

-3,36

VILLEPAIL

193

193

195

-4,87

TOTAL CANTON:

6913

6885

6838

+ 0,37

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Décentralisation acte 3 : Voilà du changement...

7 Décembre 2012 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #L'actu de la semaine

Le texte n'est pas public, mais le projet de loi relatif à la troisième vague de décentralisation (après 1982 et 2004) est rédigé. Il va faire l'objet de discussions dans de nombreuses instances, avant une présentation au conseil des ministres début février.

Je ne vais pas entrer dans le détail, mais plusieurs grands axes apparaissent déjà.

Les Régions feront sans doute partie des principales gagnantes de ces nouvelles dispositions. Elles auront souvent un rôle de chef de file qu'elles revendiquaient depuis longtemps. Ce sera le cas dans le domaine de l'environnement, avec une intervention en faveur de la biodiversité, mais aussi des milieux aquatiques et même des déchets.

Concernant les transports, là aussi la Région sera confortée dans son action de coordinatrice des services de transport, mais elle ne le fera pas seule. C'est au travers d'un syndicat régional des transports que devront s'organiser les différentes interventions des départements des régions et des communautés d'agglomération de plus de 100 000 habitants.

Ce syndicat aura pour fonction principale d'élaborer un schéma (encore un...) autour de l'inter modalité, de l'information des voyageurs et d'une tarification unique. Il pourra semble-t-il se substituer aux collectivités locales pour la gestion des gares routières, et nouveauté importante, il pourra prélever le versement transport (VT), y compris dans les zones non urbaines, jusque là payé uniquement par les entreprises de plus 10 salariés des zones urbaines. A titre indicatif, ce VT peut aller jusqu'à 0,5% de la masse salariale.

Comment analyser cette évolution ? Nous savons que la Région veut être pilote dans de nombreux domaines. Sur le transport, je n'ai pour ma part, jamais contesté son rôle de leader, mais à lire les textes proposés, j'ai le sentiment que la notion de tutelle n'est pas loin entre la région et les autres collectivités organisatrices de transport. Nous devrons donc restés vigilants, pour garantir des services à nos concitoyens, même s'ils sont en pleine campagne. J'ai par exemple demandé à plusieurs reprises que notre intervention pour la mise en place des navettes d'autocars entre Mayenne et Laval, puis maintenant entre Château-gontier et Laval, puissent bénéficier d'un soutien financier de la part de la région. Je n'ai pas encore pu obtenir gain de cause. Voilà pourtant une bonne occasion de mutualiser nos efforts pour la population.

Tout espoir n'est donc pas perdu.

Il est probable également, qu'à l'usage, toujours sur la question des transports, la place des départements ruraux comme les nôtres se trouvent aussi renforcés parce que la dimension des intercommunalités sera encore trop petite à côté des grandes métropoles comme Nantes, Angers, et Le Mans.

En tout cas, ce qui paraît très clair, c'est que cette question des déplacements et de la mobilité durable (en toutes lettres dans le texte), fait l'objet d'une attention particulière de la part du gouvernement.

Je ne peux que m'en réjouir.

Pour le reste, le numérique sera aussi une compétence qui se régionalisera. c'était sous-jacent à quelques indiscrétions, mais c'est contradictoire avec la position précédente qui confiait aux départements le soin d'élaborer un schéma directeur d'aménagement numérique. Ce que nous avons fait dès 2011 en Mayenne.

Un schéma va en cacher un autre. Les cabinets d'études ont encore de beaux jours devant eux.

Vous le voyez, l'esprit de la loi vise à garantir une cohérence des actions de chaque collectivité. Mais il amène aussi à une forme de "dépendance" vis à vis de la région, sans qu'il soit clairement précisé si cette super collectivité aura les moyens des choix politiques qu'elle déterminera. Je garde en mémoire l'élaboration du SRIT (schéma régional des infrastructures de transport), qui de l'aveu même des élus régionaux, est resté dans les tiroirs, faute de moyens pour le mettre en oeuvre. Parce que, fixer une orientation est assez facile ! Dire ce qu'il faut faire aussi.  Mais obtenir les réalisations est une autre affaire quand nous ne détenons pas les budgets. Or, je ne vois pas, dans la loi, de distribution financière nouvelle autour de ces compétences. Tout cela reste donc à préciser.

 

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Modification du mode d'élection des Conseillers Généraux : Est-ce enfin la dernière mouture ?

2 Décembre 2012 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #L'actu de la semaine

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'élection des Conseillers Généraux, aura fait débat depuis au moins 3 ans. Je devrais même dire que depuis que je suis élu, en 2001, j'entends tout et le contraire de tout à ce  sujet.

Des esprits qui se veulent éclairés n'ont pas hésité à enterrer l'institution départementale, au nom d'un prétendu modernisme, ou au nom d'une économie d'échelle. Bref, tout était bon pour justifier cette soi-disant novation qui consistait à supprimer la plus vieille des institutions représentatives locales.

Mais à chaque fois, heureusement, l'évidence et le bon sens l'emportaient.

Finalement, le projet le plus dévastateur aurait sans doute été celui qui visait à instituer des Conseillers Territoriaux qui auraient siégé à la fois au Département et à la Région. Cette solution aurait probablement rendu les choses tellement compliquées, qu'une des deux fonctions se serait trouvée reléguée au second rang, et à ce jeu, il est possible que  se fut le Département qui en aurait  fait les frais.

Tout cela est derrière nous.

Mais ce qui s'annonce, n'est pas sans poser de nouvelles questions. Certes, la place des Départements n'est pas remise en cause. Leurs responsabilités et leurs compétences sont si fortes, en particulier dans les secteurs les plus ruraux, que l'on voit mal qui pourrait les remplacer.

Il faut donc trouver un mode de représentation efficace, paritaire et territorial. Un sacré pari !

La proposition de loi dont nous venons d'avoir connaissance la semaine dernière, sous la forme d'un communiqué de presse du gouvernement, lève le voile sur ce qui pourrait devenir un système totalement inédit, avec une élection binominale, mixte femme et homme, et donc parfaitement paritaire.

Dans le détail, cela signifierait que des "équipes" de 2 personnes de sexe différent concourraient ensemble sur des circonscriptions cantonales revisitées et sensiblement agrandies.

Même si au moment où je rédige ces lignes, je n'ai pas la moindre idée de ce que sera mon choix personnel en 2015 (puisque nous savons que l'élection des Conseillers généraux, devenant Départementaux, et les Conseillers Régionaux est repoussée à 2015), j'ai tenté de regarder comment cela pourrait se traduire sur le terrain local.

Première certitude, le canton de Villaines-la-Juhel vit ses dernières années avec la fin de mon mandat.

Deuxième (quasi) certitude, celui de Pré en Pail, et peut-être celui de Bais, viendront s'ajouter à celui de Villaines-la-Juhel pour faire un ensemble d'au moins 15 000 habitants, puisque la Mayenne devra être divisée en 16 cantons nouveaux, ce qui pour 310 000 habitants correspond à une moyenne de près de 20 000 habitants.

L'hypothèse d'un rattachement du canton de Couptrain à cet ensemble, avec ou à la place de Bais, est plus improbable malgré l'appartenance de ce canton à la même communauté de communes que celui de Pré en Pail, et de Villaines-la-Juhel dès 2014, parce qu'elle nécessiterait un changement de circonscription législative. Comme vous le savez, ce canton fait partie de la 3 ème circonscription, alors que les 3 autres sont dans la première.

Ceci met en évidence la  difficulté de mettre en cohérence ce redécoupage, avec les nouvelles formes de communautés de communes en cours de constitution.

Soyons clairs. Une telle harmonisation parait impossible, sauf à considérer un plus grand rapprochement entre  les Communautés de communes et le Département. Or pour le moment, plusieurs exemples nous montrent qu'il y a plus de concurrence que de complémentarité entre les élus de ces différentes institutions. Je le déplore évidemment.

Pour ce qui concerne la représentativité territoriale, cette nouvelle procédure n'entamerait pas l'encrage local auquel je crois, la population et les élus tiennent beaucoup.

Par contre elle changerait assez radicalement la physionomie de l'assemblée départementale qui compterait, du coup, 16 femmes sur 32, alors qu'elles ne sont que 3 actuellement. Ce serait alors un vrai renouvellement du personnel politique puisqu'au moins 13 hommes devraient céder leur place à 13 femmes. Je ne peux que me réjouir de cette nouveauté. N'en soyez pas surpris ! L'expérience que j'ai des fonctions électives me fait dire que les comportements des hommes et des femmes sont sensiblement identiques dans les instances que je fréquente. Il n'y a donc aucune raison  que la moitié de la population reste sous représentée comme c'est encore le cas. Déjà des fonctions éminentes sont tenues par des femmes, et ce, depuis longtemps. Nous avons eu plusieurs Préfétes en Mayenne. Y avez-vous vu une différence ? Non, et c'est normal. En politique n'a-t-on pas vu 2 femmes, et 2 hommes s'affronter de manière aussi stupide les uns que les autres pour l'hégémonie de leur parti ? Les hommes, et les femmes, peuvent avoir de grandes qualités, et de grands défauts...

Les municipales : çà changera aussi.

Là encore, la parité sera de mise dans plus de communes que ce que nous connaissions jusque là. Les élections des conseils municipaux, qui sont maintenues en 2014 auront lieu au scrutin de liste (bloquée) à partir de 1000 habitants. Elles permettront également d'avancer vers une plus grande démocratie dans le fonctionnement des communautés de communes, puisque les représentants des communes seront clairement identifiés sur les listes (c'est que qui est appelé le fléchage). Sur notre territoire cela concernera peu de communes, mais il me semble malgré tout que cc sera une avancée qui facilitera la représentativité des différents points de vue. Qui peut s'opposer à cela ?

Voilà en tout cas une série de changements importants  dont nous reparlerons sans doute, quand les échéances approcheront.

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Gare de Laval : Un projet crucial pour Laval et la Mayenne

27 Octobre 2012 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #L'actu de la semaine

Il aura fallu du temps pour que les élus, de tous bords, s'emparent vraiment de ce dossier.

La discussion qui apparaît publiquement aujourd'hui sur le contenu du projet, et sur son calendrier est bien normale. Elle met en évidence un certain laisser-aller des dix dernières années, et soyons honnêtes, un optimisme excessif pour les années à venir.

C'est un dossier que je suis depuis 2005/2006. C'est la raison pour laquelle je me permets de rappeler quelques vérités.

Quand à cette époque, je signifiais à mes collègues, la nécessité absolue qu'il y aurait à créer les conditions favorables à l'accueil des voyageurs en gare de Laval, y compris par l'existence d'une gare routière digne de ce nom, j'avais le sentiment de parler dans le désert. Plus encore, je comprenais que cette affaire dont l'équipe municipale Lavalloise de l'époque ne semblait plus faire de cas depuis que le parking souterrain était achevé, convenait à tout le monde. En effet, nous n'avions pas à mobiliser les 465 000 € pour lesquels nous nous étions engagés au début du projet.

J'ai donc assisté, un peu spectateur, à des rencontres avec un cabinet d'architectes Rennais, et les représentants de la STAO (notre prestataire des lignes régulières à cette époque), sous l'égide de la SACOLA, au cours desquelles nous étaient présentées quelques esquisses d'une gare routière totalement fictive, et je n'ai pas le souvenir d'y avoir vu un élu Lavallois. Il est vrai qu'il s'agissait de réunions à caractère technique, mais quand même !

Il faut dire qu'à ce moment là, le projet se heurtait à un problème majeur qui était la propriété du foncier sur lequel la gare routière devait être construite.

Et puis Laval a changé... Non, non, ce n'est pas un jeu de mots qui pourrait nous rappeler les protagonistes actuels de l'affaire. C'est une réalité.

J'ai donc eu l'impression dès 2008, qu'il allait falloir tout recommencer. Cela n'a pas manqué !

2008, 2009, 2010, pas un mot sur la gare, sauf quelques réponses à mes questions en séance publique du Conseil général où JC BOYER avait pris l'engagement début 2010, d'aménager un semblant de gare routière provisoire, là où elle est actuellement. Souvenez-vous, les riverains se plaignaient du stationnement bruyant des élèves sous leurs fenêtres dans les rues à proximité de la gare.

Voilà comment, entre 2005 et 2011, ce dossier qui apparaît maintenant comme essentiel aux yeux de tout le monde, a traîné dans des tiroirs et subi des décisions et contre décisions qui lui ont fait perdre beaucoup de temps.

Enfin sur les rails... (trop facile !)

De la ville de Laval, au Conseil général, en passant par la Région, il ne se trouve plus un élu pour douter de l'intérêt et de l'extrême urgence qu'il y a à faire ces aménagements. Il faut dire que la perspective de la mise en service de la nouvelle ligne LGV en 2017, et qui contourne Laval, fait craindre à chacun une perte de dessertes TGV si les conditions ne sont pas optimum pour y maintenir, voire même développer, une clientèle utilisatrice de transports en commun.

L'enjeu est donc de taille. Soit nous prenons le train, soit nous le regardons passer...

Evidemment, nous le prendrons ! Et tous ensemble, et c'est ce qui me rassure et me mobilise. Il y a bien sûr quelques discussions fort légitimes, en particulier sur les délais. Je crois bien d'ailleurs que le calendrier annoncé par le maire de Laval sera difficile à tenir pour des raisons techniques. Je préférerais donc, moi aussi, que nous indiquions un échéancier plus réaliste, pour ne pas donner l'impression permanente que nous courrons après le calendrier, même si j'ai bien compris qu'il y avait aussi un calendrier électoral...

Un projet pour lequel le Conseil général s'engage fortement.

La somme n'est pas banale. Le Conseil général versera au total 3 millions d'euros alors que l'engagement initial était de 900 000 €. Un saut quantitatif très significatif, qui me semble-t-il, est apprécié par la ville de Laval, et c'est bien normal. Mais aussi un saut qualitatif avec une très forte implication de notre part dans tous les comités techniques et les comités plus politiques que sont les comités de pilotages.

Le challenge consiste à favoriser l'accès sous toutes ses formes à tous les usagers, qu'ils viennent de la ville, ou qu'ils viennent de l'extérieur. Nous sommes donc bien dans la recherche de l'intermodalité, mot très à la mode, qui recouvre ce que vivront de plus en plus nos concitoyens. Aujourd'hui, beaucoup de déplacements sont mono modes, et c'est souvent la voiture qui constitue le moyen de transport privilégié. A l'avenir, d'autres formules verront le jour. Vous pourrez prendre votre voiture pour rejoindre un point, seul ou en covoiturage, puis prendre le car ou le bus pour vous rendre à la gare où vous prendrez le train. Ces déplacements de demain que nous inventerons parce que le prix du carburant et les encombrements de circulation nous y contraindront, sont au coeur de notre réflexion dans l'aménagement de la gare de Laval, qui s'appelle PEM (pôle d'échange multimodal). Tout un programme !

Garantir les passages des trains TGV !

C'est un autre objectif pour lequel nous devons être très vigilants. Je l'ai dit plus haut, la LGV contournera Laval. En soit, cette situation peut nous faire craindre une diminution de services en gare de Laval, puisque tout arrêt nécessitera le passage sur l'ancienne ligne et donc une perte de temps pour les bretons pressés.

C'est pour cela qu'une convention a été signée en 2007 entre la SNCF et toutes les collectivités concernées, Le Mans, Sablé, Laval et Vitré, ainsi que les 3 Conseils généraux des départements traversés, qui garantit un service au moins égal à celui observé en 2006, quand la LGV sera en circulation.

Or, la SNCF est déjà tentée de donner un coup de canif dans ce document. C'est pourquoi, lundi dernier lors de la réunion d'information sur les horaires qui s'est tenue à la Préfecture de la Sarthe, je suis intervenu à propos de la suppression d'un train le dimanche soir et d'un changement significatif d'horaire le vendredi soir en partance de Laval.

Certes, l'argument de la faible fréquentation est audible, mais en 2 ans nous en sommes déjà à la deuxième tentative de réduction des services, alors que l'idée que nous nous faisons du devenir de la gare de Laval, et des déplacements qu'elle permettra, est au contraire de favoriser une augmentation de cette fréquentation, puisque le gain de temps sera pour les Lavallois, de 22 minutes sur le trajet Laval/Paris.

Notre vigilance sera nécessaire aussi sur ces points. Décidemment, la desserte de nos villes et départements de province est un combat. Nous le menons parce qu'il correspond à l'idée que nous nous faisons de l'aménagement du territoire, et qu'il contredit la tendance naturelle de concentration qui nous mènerait vers cette formule très peu enviable : Paris et le désert Français !

 

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Etats généraux de la démocratie territoriale : Est-ce bien plus clair ?

12 Octobre 2012 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #L'actu de la semaine

Annoncés il y a quelques mois par le nouveau président du Sénat, Jean-Pierre BEL, les "états généraux de la démocratie territoriale" se sont tenus la semaine dernière à Paris. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cet événement n'a pas suscité l'engouement du public.

Ils se sont tenus, et après ?

En dehors de l'annonce du Président de la République concernant le report d'un an des élections régionales et cantonales, eh oui, je ferai moi aussi 2 septennats... ce rassemblement d'élus locaux n'aura pas permis de trancher clairement de nombreux sujets.

Seule certitude donc, le Conseiller territorial est mort (mais il n'a jamais vécu), et les élections des conseillers régionaux et départementaux (nous ne parlerons plus de conseillers généraux), auront lieu le même jour, en 2015. Il s'agira bien de 2 fonctions distinctes, seront-elles cumulables ? Nous n'en savons rien aujourd'hui, mais la loi sur le cumul des mandats sera passée par là aussi, sans doute.

Finalement, les gouvernants semblent prendre une certaine liberté avec les calendriers électoraux. Voilà pourquoi je vous indiquais plus haut que j'aurai fait 2 septennats, puisque mon premier mandat de Conseiller général, qui aurait du s'achever en 2007 (un mandat de 6 ans, 2001/2007) a été repoussé d'un an pour ne pas faire de 2007 une année trop chargée en élections (souvenez-vous, c'était les Présidentielles). Ce nouveau report ne me surprend pas, et d'ailleurs, certaines sources bien informées... nous l'annonçaient depuis longtemps déjà.

Il n'y aura donc plus concordance entre l'élection municipale et l'élection cantonale.

Pour le reste, attendons à voir ! Quid des scrutins de liste dans les communes de moins de 3500 habitants, quid des cantons actuels ? Tout cela reste à préciser.

Ce que l'on sait aussi par contre, c'est que la bataille fait rage actuellement en coulisse entre les Régions, les Départements et les grandes agglomérations pour savoir qui fera quoi.

La chose facile, et je l'ai déjà dit, c'est de tuer le plus vieux. Mais le problème c'est que d'une part il (le département) a suivi une, voire plusieurs cures de jouvence, et d'autre part, il assure des services de proximité que peu de collectivités peuvent assurer à sa place. Parce que supprimer l'étage départemental, ne supprime pas les personnes âgées, ou les personnes handicapées, ou les collégiens, ou encore les personnes en difficultés sociales. Cela ne supprime pas non plus les routes sur lesquelles nous roulons chaque jour, ni le besoin de transport scolaire au fond d'un département rural.

J'étais mercredi à Paris au 20 ème congrès de la FNTV (fédération nationale des transporteurs de voyageurs). Le Ministre CUVELLIER est venu nous dire à quel point il pensait que chaque partenaire, chaque étage, avait sa place pour organiser le transport en France. Le Sénateur Yves KRATTINGER, élu socialiste de Haute-Saône, et chargé de l'organisation des "états généraux" cités plus haut nous a fait part aussi de sa conviction sur la place et le rôle de chaque collectivité.   Nul doute que la question de "chef de file" sera au centre des discussions entre les différentes collectivités. Les Régions se verraient bien dans ce rôle, mais vous connaissez bien cet adage qui dit : "Qui commande paye", et là, c'est une autre affaire. Evidemment, que les Régions déterminent des choix politiques d'aménagement ou de mise en oeuvre de service à la population, peut se concevoir, encore faut-il qu'elles le fassent en concertation avec les échelons "inférieurs", sinon ces derniers ne sont que de simples exécutants. Et puis cela ne peut se concevoir que si elles leurs donnent les moyens de les assumer. Il y a donc nécessité de préciser sous quelle forme une péréquation financière serait possible entre le "chef de file" et les autres collectivités, et également entre les différents "chefs de file" eux-mêmes, puisque d'une région à l'autre, les ressources financieres ne sont pas identiques. Or, au moment où nous parlons beaucoup de décentralisation, cette question est fondamentale. Les parlementaires auront un dilemme à résoudre entre cette volonté affichée de donner des pouvoirs aux échelons locaux, et ce grand principe constitutionnel qui veut que dans notre république, tout citoyen a droit à un traitement égal, quelque soit l'endroit où il réside.

 Alors, précisément, dans le domaine des transports, va-t-on vers une Région qui dira ce qu'elle veut comme service ?

Aura-t-elle un rôle de prescripteur, y compris dans le détail des moyens à mettre en oeuvre sur chaque département ou chaque communauté d'agglomération ?

Voudra-t-elle définir elle-même la politique tarifaire de chaque autorité organisatrice de transport ?

Voudra-t-elle choisir les circuits et les horaires de nos services ?

Souhaitera-t-elle porter, comme je l'ai entendu, les projets des PEM (pôles d'échanges multimodaux), autrement dit les gares nouvelles, à l'image de celle de Laval, et ce à la place des collectivités locales ?

Cela se heurtera forcément à des spécificités locales, et puis cela se heurtera aussi à une question de constitutionalité, puisque nous verrions apparaître là, une forme de tutelle d'une collectivité sur une autre, ce qui n'est pas possible aujourd'hui.

Cette orientation me paraît bien difficile à mettre en application, et Yves KRATTINGER, ne disait pas autre chose dans son discours devant les élus en charge du transport et les transporteurs de France, mercredi dernier.

Mais il faut imaginer des pistes. C'est ainsi que la notion de syndicat mixte est réapparue dans les débats du congrès de la FNTV.

Je croyais que cette forme d'organisation était à tout jamais bannie. Ne nous a-t-on pas expliqué en 2004 et 2005, dans la foulée de l'acte 2 de la décentralisation, qu'il convenait de supprimer ces avatars ? C'était bien l'argument utilisé en tout cas, pour justifier la disparition du syndicat mixte du Haut Maine et Pail.

Les discussions  sont donc loin d'être terminées. J'espère au moins que la recherche de solutions sera guidée par la volonté de rendre à la population, les services dont elle a besoin, et je compte bien rappeler ce principe autant de fois que l'occasion m'en sera donnée.

Nous ne serons peut-être que peu interrogés sur ces choix. Il serait pourtant judicieux, me semble-t-il, qu'une certaine latitude soit laissée aux territoires pour définir leur manière de travailler ensemble. La décentralisation, la vraie, n'est-elle pas de donner à l'échelon inférieur, certaines responsabilités et compétences nouvelles, mais aussi, le pouvoir de choisir comment il les exerce.

 

 

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