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Destruction des barrages : Des attitudes incompréhensibles !

4 Octobre 2011 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #L'actu de la semaine

Depuis 2 ou 3 ans nous voyons ressurgir, soit dans les médias soit lors de réunions des commissions locales de l'eau, des positions extrêmement tranchées de la part des propriétaires des moulins situés sur les rivières du département.

Ceux-ci, organisés en association intitulée "les amis des moulins" interviennent régulièrement au sein de la CLE de la Sarthe-Amont.

Au début, leurs prises de paroles pouvaient paraître excessives, mais elles gardaient un caractère constructif, apportant, si je peux me permettre cette image, de l'eau au moulin de la discussion sur la question de la continuité écologique dans nos rivières.

Puis petit à petit, les positions sont devenues de plus en plus pressantes, les membres de l'association semblant ne pas mesurer combien nous entendions et nous prenions en compte leurs demandes.

Lors des travaux d'élaboration du SAGE (schéma d'aménagement et de gestion des eaux) de la Sarthe-Amont, nous avons d'ailleurs créé une commission essentiellement consacrée à cette réflexion sur la continuité écologique, justement pour que chacun puisse exprimer son point de vue, et pour lever toute ambiguïté sur une quelconque volonté cachée de destructions des barrages et autres retenues qui pourraient gêner la bonne circulation des poissons et des sédiments.

Mais rien n'y a fait...

Alors que nous avons pris en compte les remarques des représentants des propriétaires des ouvrages, alors que nous avons sans cesse réaffirmé qu'aucune mesure ne serait prise de manière unilatérale, et qu'au contraire notre objectif était de rechercher l'amélioration de la qualité de l'eau dans le respect de l'intérêt de chacun, nous continuons de nous heurter à une fin de non recevoir de leur part.

Ces comportements sont incompréhensibles !

La DCE (directive cadre européenne) a défini en effet un objectif de bon état écologique des cours d'eau , en fixant des délais aux états pour rendre ces cours d'eau compatibles avec cette recherche de la qualité de l'eau et des milieux qui s'y rapportent.

La France a traduit cette directive dans une loi qui date de 2006. Tout cela est bien réel. Mais ni la directive, ni la loi ne disent que tous les barrages doivent disparaître pour rendre une totale liberté à l'eau qui circule dans nos rivières.

Les deux laissent au contraire carte blanche aux acteurs locaux pour définir les modalités de mise en oeuvre pour atteindre ce bon état écologique qui devrait intéresser tout le monde.

C'est ainsi que les CLE (commissions locales de l'eau) se sont emparées de ces questions puisqu'elles regroupent toutes les composantes administratives, professionnelles, politiques et associatives concernées.

Bien sûr, chacun peut, même après de longues discussions, rester sur sa position initiale. C'est comme cela que malgré une réelle écoute de la part des membres de la CLE de la Sarthe-Amont, vis à vis des "amis des moulins", ceux-ci ont choisi de voter contre le projet de SAGE que nous avions pourtant élaboré ensemble. Ceci n'a pas empêché son adoption puisqu'il a été voté par 37 voix pour et 4 voix contre. Mais il est plus difficilement acceptable que par le biais des médias, et en tentant de dénaturer les propos des uns et des autres, ce lobby des barrages diffuse de fausses informations.

Les positions que nous avons adoptées au sein de la CLE de la Sarthe-Amont, comme celles que le Conseil Général de la Mayenne a votées vendredi dernier sont extrêmement respectueuses de ce patrimoine que constitue les ouvrages, retenues et autres barrages. Seuls les aménagements possibles ont été retenus. Nous avons par exemple donné un avis défavorable au classement de la rivière la Mayenne, sur sa partie fluviale, dans la liste des cours d'eau devant être aménagés pour faciliter le passage des deux poissons que sont, la lamproie et l'alose.

Nous avons par contre admis le classement pour l'anguille, parce que nous savons que, pour elle, le franchissement est plus simple, et ne nécessite pas de travaux importants. Tout juste devons-nous mettre à sa disposition une rampe rugueuse pour lui permettre la remontée vers l'amont de la rivière, quand elle ne choisit pas de passer à travers champ...

Il est donc vain, et un tant soit peu inconvenant, de continuer de faire croire que la volonté finale consiste à mettre à bas tous les barrages de France et de Navarre.

Comme mes collègues de la commission "environnement" du Conseil Général, je me suis rendu sur les bords du Vicoin pour constater tout à la fois, une grande satisfaction des propriétaires  qui avaient accepté que des travaux d'abaissement soient réalisés au droit de leurs moulins, le maintien d'un niveau d'eau suffisant pour alimenter leur bief, et la possibilité pour tous les poissons d'évoluer à leur aise.

Ces exemples devraient suffir à convaincre. Il est permis de rêver !

 

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A
<br /> Bonjour Monsieur Lenoir<br /> <br /> J'ai lu avec attention votre lettre du mardi 4 octobre "destruction des barrages : des attitudes incompréhensives.<br /> <br /> Vous mettez en cause notre association "Association de Sauvegarde des Moulins et Rivières de la Sarthe et non pas Amis des Moulins"<br /> Vous nous accusez de diffuser de fausses informations :" informer les médias d'une volonté de détruire tous les barrages" .<br /> <br /> Cette accusation est non fondée : nous demandons que concernant les ouvrages le Grenelle Environnement soir respecté : "1200 ouvrages sur 450 000 sur la France devront être aménagés , gérés voir<br /> effaçés " d'ici 2012<br /> En CLE Sarthe Amont nous avons été consulté sur l'établissement d'une grille d'évaluation des ouvrages .<br /> Ce travail ne semble pas avoir été pris en compte, puisque nos ouvrages n'ont pas été évalués alors que l'enquête publique est réalisée.<br /> Le compte rendu de cette enquête indique que la liste des ouvrages en Sarthe, Mayenne, et Orne a été établie en concertation avec l'ASMR 72 .<br /> Cette information est fausse ,.<br /> Concerter signifie agir de concert c'est à dire en accord.<br /> Nous ne sommes pas habilités à nous prononcer pour la Mayenne et Orne, Concernant la Sarthe nous avons seulement indiqué les ouvrages en ruine .<br /> La DCE Eau propose deux objectifs le bon retour à l'état chimique et écologique<br /> Nous souhaitons que toutes les pollutions soient prisent en compte, en particulier la pollution domestique .<br /> Nous défendons le maintien des niveaux d'eau, pour des raisons écologiques, hydrauliques,economiques et patrimoniales.<br /> Bien que les enquêteurs n'aient émis aucune réserve,,vous avez pu lire les nombreuses réserves emises par les agriculteurs;, les riverains .<br /> <br /> Le SDAGE à choisi une priorité : agir sur l'hydromorphologie,, nous défendons une autre priorité agir sur les polluants et maintenir les niveaux d'eau,c'est pourquoi nous avons voté contre le SAge<br /> Sarthe Amont<br /> Notre position est différente,c' est une chance de pouvoir engager une rélexion.<br /> D'autre élus partagent notre position Sénateurs, Députés,Conseiller Généraux, Maires<br /> <br /> Bien que nous ayons visiblement un conflit d'idées ,ce n'est en aucun cas un conflit de personnes.<br /> <br /> Je souhaite que notre échange,vous permettre de mieux comprendre notre position, sans pour cela la partager.<br /> <br /> Monsieur Lenoir , je vous assure de mon respect<br /> <br /> Arsène Poirier<br /> <br /> Président ASMR 72<br /> et ..Ami des rivières<br /> <br /> <br />
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F
<br /> Monsieur le conseiller général,<br /> Je lis avec intérêt votre texte concernant le classement des rivières en Mayenne:<br /> je note que le traitement de la Mayenne rivière domaniale n'est pas le même que pour les rivières non domaniales.<br /> Vous savez que le classement sous l'une de ses formes interdit ou soumet à autorisation(qui ne sera jamais donnée à un particulier) la production hydro électrique , les ouvrages que vous appelez<br /> barrages sont suceptibles de fournir de l'énergie propre notamment sur l'Ernée.Les conséquences de cette réglementation est de priver administrativement le département de cette "petite "ressource,<br /> et de faire de l'éolien au prix que l'on commence à connaitre.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> D'abord je veux remercier l'auteur de ce commentaire. Permettez-moi par contre d'apporter quelques rectifications sur le fond. En premier lieu, Mr de Sagazan évoque la situation de la rivière<br /> L'Ernée. Il faut préciser que ce cours d'eau est classé à la fois dans la liste 1 et dans la liste 2. A ce titre, "aucune autorisation ou<br /> concession ne peut être accordée pour la construction de nouveaux ouvrages s’ils constituent un obstacle à la continuité écologique". Je<br /> ne suis hostile à aucune source d'énergie propre, mais à condition qu'elle n'obère pas l'avenir, ni qu'elle impacte la qualité de son environnement. Au surplus, il est bon de rappeler que la<br /> production d'électricité sur des cours d'eau de cette dimension est extrêmement faible, au point de ne pas trouver de rentabilité pour ceux qui souhaiteraient y investir. J'ai en mémoire qu'une<br /> centrale hydroélectrique d'un nouveau modèle, installée sur la rivière "la Mayenne" a une puissance de l'ordre de 150 Kw. A titre de comparaison, une éolienne développe une puissance de 2 méga<br /> watts. Soit 13 fois plus. Il est vrai que le temps de fonctionnement n'est pas le même. Ramenons donc cette différence à environ 5 fois plus. Ceci est considérable, d'autant que l'impact sur le<br /> milieu n'est pas du tout le même. Dans un cas, il est visuel, dans l'autre, il modifie le cours d'eau lui-même. Enfin, j'entend une allusion au prix de l'électricité  éolienne... Là encore,<br /> disons la vérité. Le tarif de rachat pour l'éolien est de 8,2 centimes/Kwh pour les 10 premières années, puis de 2,8 à 8,2 pour les 5 années suivantes, en fonction de la capacité de production de<br /> la machine. A ma connaissance, le prix de rachat de l'électricité hydrolique se situe à 15 centimes, seuil minimum pour obtenir un début de rentabilité. Ce surcoût est assumé par le consommateur.<br /> Personnellement cela ne me gêne pas, mais il faut le dire. Voilà la vérité, et je reste ouvert au débat.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />